RELIER QUATRE EVENEMENTS/TEXTES FONDATEURS DE LA REPUBLIQUE ET DES RELIGIONS ET LEURS CELEBRATIONS

POURQUOI

Un constat : La République et les trois religions monothéistes révèrent chacune un événement majeur, lié à la promulgation ou à la révélation ou l’annonce d’un texte fondateur. Chacun de ces événements/textes est célébré chaque année respectivement par la République et par chacune des religions.

Une conviction : Le constat fait dans l’ouvrage « République et Religions – des valeurs communes pour une fraternité partagée » d’un haut niveau de convergence, sur le plan du vécu, des valeurs que les religions suggèrent à leurs croyants avec les valeurs que la République demande au citoyen de respecter implique que dès l’origine, c’est-à-dire au temps de ces évènements/textes fondateurs il existait de forts points communs. Ils constituent la base qui a permis le niveau de convergence constaté par les textes successifs et de la République et des religions qui les ont éclairés face à l’évolution de la société.

Ces points communs sont une source potentielle d’action au bénéfice de l’acceptation de l’autre et du bien de l’humanité.

QUELS QUATRE EVENEMENTS/TEXTES

La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et le 14 juillet

Le 26 août 1789 l’assemblée constituante adopte la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC), qui est reprise dans les constitutions de 1791, 1793, et plus récemment dans celles de 1946 et 1958. Il y a donc pérennité de ce texte pour les droits humains.

Le 14 juillet fait référence à la fête de la fédération de 1790, qui commémorait l’unité de la nation et la prise de la Bastille. Le 26 août 1789 commémore l’inscription d’un texte porteur de valeurs fédératrices : la victoire de la liberté sur le despotisme, le remplacement du sujet par le citoyen. On peut donc associer au 14 juillet cet événement du 26 août de l’adoption de la DDHC.

La remise des tables de la loi à Moïse et le don de la Torah célébrée à Chavouot

Sept semaines après la sortie d’Égypte, Moïse, au Mont Sinaï, révèle au peuple juif le don de la Torah par Dieu. C’est après la libération physique, la libération spirituelle selon les impératifs moraux des dix commandements.

La Torah est ouverte à tous les humains et offerte comme moyen de parvenir à l’assomption de l’humanité. Elle est immuable tout en restant d’actualité par les efforts d’interprétation constants au regard des évolutions de la société.

La fête de Chavouot célèbre le don de la Torah et son caractère essentiel du choix de la loi qui libère de tous les enfermements physiques ou moraux, de la loi qui responsabilise.

Le don de l’Esprit Saint qui conclut le cycle de la mort de Jésus, de sa résurrection et de son ascension célébré à la Pentecôte

Cinquante jours après Pâques, l’Esprit Saint inspire aux apôtres d’annoncer les Évangiles aux nations. Chacun entend le message dans sa propre langue, avec sa propre conscience, pour le salut de tous.

Avec la bible chrétienne, les Évangiles constituent les fondements du christianisme. Après le pape Jean XXIII, le concile de Vatican II a retissé les liens entre l’église et la société, en affirmant la valeur de l’activité humaine, éclairant ainsi la lecture des Évangiles dans le temps présent.

Cette fête de la Pentecôte commémore le don de l’Esprit saint. C’est par lui que Dieu agit dans la vie de chacun. Il rend fort et confiant par son appropriation, la conscience de chacun est alors centrale. Il met ainsi l’émancipation à la portée de tous.

La révélation du Coran pendant la nuit du destin et Laylat el qadr

Cette nuit du destin, au mois du Ramadan, les premiers fragments du Coran furent révélés par l’ange Gabriel au Prophète Muhammad. Révélé au cours de 23 années, le Coran s’explique par l’interprétation poursuivie jusqu’à ce jour selon les principes de la discipline du Fiqh. Le Coran reste immuable et cet effort d’interprétation par les savants de l’Islam permet de répondre aux questions de la société actuelle.

Cet événement est situé dans le mois du Ramadan, où le jeune diurne signifie la maîtrise de soi, la libération de ses passions, de ses pulsions au bénéfice de l’entraide et de la solidarité, pour que l’homme soit vicaire de Dieu et garant de la paix et de la justice sur la terre.    

QUELS POINTS COMMUNS ET OU SE TROUVENT LES DIFFERENCES

Dès ces présentations succinctes de ces quatre évènements/textes fondateurs apparaissent ces points communs qui peuvent être résumés comme suit, sans cependant oublier les différences :

  • la libération de l’homme des contraintes externes ou pulsion internes
  • la responsabilisation de l’homme au bénéfice du progrès de la société voire l’humanité

Des différences apparaissent quand on s’interroge comme suit :

D’une part :

  • Libération : par qui, de qui et pour qui ?
  • Responsabilisation : de qui, pour quelle mission ?

D’autre part sur les portées, au sens de qui est concerné par cette libération et cette responsabilisation :

  • au temps de l’évènement/texte fondateur ?
  • au temps présent ?

 RELIER CES QUATRE CELEBRATIONS

Ces événements se sont produits il y a quelques millénaires ou plusieurs siècles. Chacun de ces textes a connu depuis son propre cheminement afin de pouvoir être lu et compris aujourd’hui au regard de la société, de l’humanité du temps présent

Les célébrations de ces quatre événements sont chacune la consécration d’un texte émis par des hommes ou révélé par Dieu ou par son ou ses envoyé(s). Dans tous les cas, le texte, avec le cheminement qu’il a parcouru parle à l’homme, citoyen voire croyant, avec la même finalité : sa libération physique ou spirituelle et sa responsabilisation dans le devenir de l’humanité dans lequel il faut comprendre aujourd’hui le bien commun de chacun mais aussi de tous c’est à dire la terre.

Quelles opportunités, quelles voies ceci pourrait ouvrir pour une meilleure intégration de chacun dans la Nation, et pour une reconnaissance réciproque entre la Nation et chacun dans son intégrité en tant que citoyen mais aussi en tant qu’homme ?

Pour cela il faut relier les quatre événements, les quatre textes, les quatre célébrations, mais où :

  • dans l’éducation ou plutôt la coéducation, école et parents, notamment dans le parcours du citoyen en devenir ?
  • dans les médias : notamment à l’occasion de chacune des célébrations annuelles, cela fait quatre opportunités par d’exposer, faire connaître, ces convergences ?

Et pourquoi pas à l’occasion de chacune de ces quatre commémorations, voire au sein de chacune ?