Choix et Justificatifs du CLUB-ECEF
Préalable
Suggérer et proposer des actions pour faire progresser l’engagement citoyen et l’engagement fraternel des français supposaient que nous disposions de vecteurs judicieusement choisis qui véhiculent les valeurs que nous avions choisies et les convergences que nous avons démontrées.
Nous avons retenu, d’une part, des journées et fêtes républicaines, d’autre part, des fêtes religieuses sachant que chacun de ces évènements est récurrent et donc porteur de ses messages dans la durée.
Nous avons également retenu, d’une part, des rites civils et républicains (certains dont nous proposons la création) et d’autre part, des rites religieux car ils sont, chacun dans leur catégorie, des jalons de cheminement vers un engagement toujours plus fort et plus réfléchi.
Quelles religions choisir ?
Concernant le choix des religions, il fallait qu’elles représentent en France une population significative, sachant que nous considérons le bouddhisme comme une spiritualité. Ainsi, nous avons retenu les suivantes, listées dans l’ordre d’importance de la population concernée en France en ce début de XXIème siècle : le catholicisme ; l’islam, et plus particulièrement sa composante sunnite associée à l’école malikite, répandue en Andalousie et au Maghreb, et devenue la pratique de la majorité des musulmans de France; le protestantisme, en particulier les luthériens, les réformés, les évangélistes… et le judaïsme, d’autant qu’il fut le premier monothéisme.
Quant à l’athéisme, l’athée (ils représentent environ 30 % de la population française) n’a pas cette double suggestion, celle de sa croyance et celle de la République. S’il ne se trouve pas pour lui- même confronté à cette question de convergence des valeurs, il est tout autant concerné par cette question faisant partie d’une société dans laquelle vivent croyants et athées.
Exploitation
Les 4 justificatifs ci-après, liste les évènements que nous avons retenu au titre des fêtes et des rites civils et religieux.
Nous avons choisi d’expliciter le contenu de chaque évènement via une fiche comprenant deux parties :
– l’existant : origine de l’évènement, textes officiels, niveau d’application et exemples d’applications,
– la perspective : valeurs impactées par l’évènement, convergences possibles avec des fêtes religieuses, suggestion d’actions voire propositions de modalités de mise en œuvre d’actions.
Rites et fêtes sont les vecteurs que nous avons choisis pour transporter notre message via des propositions d’actions dont nous finalisons actuellement l’instruction. Pour en savoir plus pensez à acquérir notre prochain ouvrage provisoirement intitulé « Fêtes, Rites et Actions pour faire ensemble société », ouvrage qui devrait paraitre dans le premier trimestre 2021
Justificatif du choix des Journées et fêtes civiles
L’examen de la liste des fêtes et journées mondiales, internationales, européennes et nationales aboutit à pratiquement une fête chaque jour du calendrier avec quelques cas où il y a plusieurs fêtes le même jour.
Devant une telle profusion de journées mémorielles ou autres, une sélection s’est imposée pour mener à bien nos travaux, notamment en analysant les événements déclencheurs et en précisant les significations de ces journées en termes concrets.
Pour le CLUB-ECEF seules ont été retenues les journées et les fêtes dont les critères sont en accord avec les valeurs de notre ouvrage « République et Religions. Des valeurs communes pour une fraternité partagée » qui démontre la convergence des valeurs des religions abrahamiques avec celles de la République et pour lesquelles le fait de les rappeler, voire de les célébrer, implique une construction et une évolution des mentalités sur le terrain. Nous nous sommes fixés comme objectif de ne retenir qu’une dizaine de fêtes et journées.
Les autres critères de choix retenus sont de ne pas considérer les journées et fêtes qui couvrent un domaine étroit ou spécialisé (exemple : Journée mondiale de la protection des données, journée nationale des toxicomanies) ou qui s’intéressent à une catégorie définie de personnes au sein de la société, ou qui présentent une certaine ambigüité ou sont sujettes à polémique (exemple : journée mondiale de lutte contre l’homophobie, journée de la lutte contre le terrorisme), ou qui font déjà l’objet d’une large couverture et génèrent déjà de nombreuses actions (exemple : Journées internationales des femmes, fête de la musique)
Enfin, nous avons décidé de regrouper des journées et fêtes à thèmes voisins en ne retenant que la fête ou journée nationale (exemples : Journée annuelle de la mémoire de l’esclavage le 10 mai et Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage (ONU) 2 décembre)
Pour retenir en final 10 journées et fêtes qui sont par ordre calendaire :
- 21 mars : Journée contre le racisme,
- 3 mai: Journée internationale de la liberté de la presse (ONU),
- 10 mai: Journée annuelle de la mémoire de l’esclavage,
- 14 juillet: Fête nationale française,
- 8 septembre: Journée internationale de l’alphabétisation (ONU),
- 15 septembre: Journée internationale de la démocratie (ONU),
- 11 novembre: Commémoration de tous les morts pour la France,
- 16 novembre: Journée internationale de la tolérance (ONU),
- 20 novembre: Journée Internationale des droits de l’enfant (ONU),
- 10 décembre: Journée internationale des droits de l’homme (ONU)
La journée de l’Europe le 9 mai et la fête du travail le 1er mai ont provoqué débat mais n’ont pas été retenues. La journée de l’Europe car elle ne propose que peu d’intersection avec les fêtes religieuses et que nous retrouvons les valeurs portées par la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne dans les autres journées et fêtes retenues ; la fête du travail car subsiste un débat de fond sur l’intitulé de cette fête : fête du travail ou fête des travailleurs et que son déroulement n’est pas un exemple de rassemblement comme le prouve les manifestations distinctes de ces dernières années.
Justificatif du choix des rites civils
Au sein du CLUB-ECEF, nous étions convenus que le rite était porteur de signification, organisé et temporel. Logique à notre démarche, nous avons choisi, parmi les rites civils, des rites porteurs des valeurs de la République dénommés rites publicains, que certains dénomment rites laïques pour les démarquer des rites religieux.
Nous avons porté une attention particulière à ne pas confondre symboles de la République et rites républicains. De notre point de vue, les symboles mettent en avant les valeurs et principes de la République alors que les rites républicains les portent et les transmettent. Rappelons, pour mémoire les symboles de la République, tous issus de la Révolution française de 1789 et de la Déclaration de Droits de l’Homme et du Citoyen qui en résulta : Le drapeau, la devise, l’hymne, la Marianne, la fête nationale du 14 juillet, le coq, le sceau et le faisceau de licteur, ce dernier étant tombé en désuétude. Bien entendu, le lecteur ne devra pas s’étonner de retrouver certains des symboles cités dans les fiches descriptives des rites puisqu’ils annoncent ce que les rites portent et transmettent.
Les rites républicains sont parfois encadrés par la loi, parfois soumis à des règles et recommandations, parfois libres de toutes contraintes si ce n’est par les valeurs qu’ils portent.
La plupart son décrits dans des documents administratifs ou sont restés à l’état de projets au sein de notre représentation nationale ou sont le fait de propositions d’association ou d’organisme (par exemple la commission laïcité du Grand Orient de France a proposé un déroulé détaillé pour le parrainage républicain et civil, le mariage républicain et civil, les funérailles républicaines et civiles et l’accueil dans la citoyenneté française).
Le CLUB-ECEF a décidé de classer les rites civils en deux catégories qui font du sens et ce, pour ne pas oublier chacun de ces deux fondamentaux dans notre choix définitif : Ce sont :
– Ceux qui s’imposent à tout citoyen en devenir, appelés rites citoyens
– Ceux qui sont au choix de la personne ou de son entourage, appelés rites de passage et qui souvent ont leur pendant en rites religieux.
Après débat interne, le CLUB-ECEF avait retenu, dans un premier temps, 4 rites de la première catégorie et 4 rites plus 1 à créer pour la seconde. Ce sont respectivement :
- La remise de la carte électorale, Le parcours de citoyenneté, La naturalisation ou l’accès à la nationalité et Le service civique, pour la première catégorie ;
- Âge nubile, majorité matrimoniale et mariage civil, Baptême civil et parrainage républicain, Majorité sexuelle et Funérailles républicaines, pour la seconde, plus le rite à créer, proposé par le CLUB-ECEF, qui concerne la création de la famille parentale à l’occasion de la première naissance d’une filiation donnée hors mariage et qui donne lieu à la remise d’un nouveau livret de famille.
Après analyses et débats, le CLUB-ECEF a finalement limité son choix à :
– Le Parrainage civil ou républicain : Bien que le baptême républicain, instauré en 1794, soit aujourd’hui d’application limitée, il implique des parrains républicains avec un engagement solennel d’aide et de soutien moral envers le filleul, engagement transcrit dans un écrit remis aux parrains, marraines et à la famille du baptisé civilement. C’est ce rite en l’appelant désormais parrainage civil ou républicain qui a paru important aux membres du CLUB-ECEF au regard de l’évolution de la société vers des unions libres, des familles monoparentales, des familles décomposées ou recomposées… alors qu’il y a un clair besoin de transmission des valeurs et d’exemplarité de comportement au regard des valeurs.
– L’Age nubile et la majorité matrimoniale – Le Mariage Civil : Dans cet ensemble de notions et de textes juridiques y afférents, ce qui traite des valeurs est concentré dans les processus de préparation au mariage. Il est important dans ces processus, qui font référence aux valeurs, que soient abordés les différents jeux de valeurs dont les conjoints ont eu à connaitre et pratiquer en fonction de leur origine, de leur culture, de leur religion… Ceci prend encore plus d’importance s’il s’agit d’un mariage entre deux personnes de nationalités différentes, de remariage, de mariage homosexuel… ; ce ne sont pas seulement les conjoints qui sont concernés, mais aussi leurs environnements familiaux en vue de l’acceptation de l’autre, du vivre ensemble et donc de la reconnaissance du partage de valeurs communes. Ce rite a donc été retenu par le CLUB-ECEF avec consigne de concentrer les travaux sur le processus de préparation au mariage, processus qui inclut notamment les droits et devoirs du futur couple. Nous avons décidé de ne pas traiter de la famille dans le champ de ce rite.
– La création de la famille parentale avec la délivrance du livret de famille: Le fait qu’il y ait, aujourd’hui environ nombre égal de créations d’une famille via le mariage civil, d’une part, via la naissance du premier enfant d’une filiation donnée, d’autre part, a conduit le CLUB-ECEF à réfléchir sur ce thème sachant qu’à ce constat s’en ajoute un autre : le nombre de plus en plus élevé de familles monoparentales. Si la famille n’est pas un rite, le passage à la famille parentale peut être associé à un rite de passage. Le CLUB-ECEF a décidé de proposer la création de ce rite. Il ne s’agit pas là de remettre intégralement en cause l’existant- en particulier les documents de préparation au mariage civil ainsi que le récent livret des parents – mais de proposer un véritable rite avec son contenu (droits pour l’enfant à être aimé, respecté, éduqué, protégé…) et son cérémonial. Nous proposons d’associer à cette création une révision du rite parrainage civil ou républicain
– La Remise de la carte électorale : Ce rite fait consensus au sein du CLUB-ECEF. Nous avons considéré qu’il s’agissait d’un jalon fort faisant passer de citoyen en devenir à citoyen à part entière avec le devoir de s’exprimer et ainsi contribuer à la vie de la Nation et la possibilité de s’engager et ainsi pouvoir représenter la nation et décider des grandes orientations de sa politique. De notre point de vue, ce passage de citoyen en devenir à citoyen à part entière doit confirmer, pour ce nouveau citoyen, l’adhésion aux valeurs de notre République démocratique et laïque étant donné qu’il ne subsiste aucun obstacle puisque nous avons démontré pour le champ des religions abrahamiques la compatibilité des portées par le patrimoine individuel de chacun d’origine, de traditions, de religion, de culture…. avec celles de la République.
– Le Parcours de citoyenneté. Il comprend trois volets. L’Enseignement de défense à l’école inclus dans le parcours citoyen enseigné à l’école, le Recensement citoyen et la Journée défense et citoyenneté.
Il serait sans doute propice de s’intéresser à l’enseignement de défense à l’école en proposant d’amender le texte « Socle commun des connaissances et des compétences » pour faire apparaître la convergence des valeurs République et religions ; mais la tâche est sans doute démesurée voire peu utile sachant que des milliers d’enseignants, qui ont chacun leur libre arbitre, sont les vecteurs du contenu vers les élèves. En conséquence les membres du CLUB-ECEF ont décidé de se concentrer sur deux des volets de ce rite :
– En premier, le Recensement citoyen qui est une démarche administrative parfaitement cadrée pour laquelle il n’y a pas de proposition particulière à faire. Par contre le caractère obligatoire du recensement citoyen n’est pas atteint et le CLUB-ECEF suggérera voire instruira des actions concrètes pour améliorer la performance et tendre vers l’exhaustivité des recensés.
– En second, la Journée défense et citoyenneté qui présente un lien fort avec les valeurs de la République de par la mixité du public et de par l’objectif de pallier au décrochage scolaire. Le CLUB-ECEF se propose d’émettre des recommandations essentiellement sur deux axes : l’alphabétisation et l’illettrisme, le patriotisme et le civisme
– La Naturalisation ou accès à la citoyenneté : Ce rite fait consensus au sein du CLUB-ECEF ; compte tenu que la loi cadre parfaitement l’acte de naturalisation ; le CLUB-ECEF a décidé de consacrer ses efforts à la cérémonie d’accueil dans la nationalité en y incluant la notion de compatibilité entre le patrimoine de valeurs porté par chaque naturalisé (traditions, origines, cultures, valeurs personnelles, religions…) et les valeurs de notre République démocratique et laïque. Bien que le CLUB-ECEF ait essentiellement développé la problématique liée à l’acquisition par décret de la nationalité, ce qui précède s’applique aux 2 autres voies d’accès qui sont l’acquisition de plein droit (à la naissance ou à la majorité) et l’acquisition par déclaration sachant que deux principaux cas recouvrent plus de 95% des déclarations : les jeunes nés en France de parents étrangers ; les conjoints de français. L’ensemble des naturalisés sont conviés à la cérémonie d’accueil.
Les autres rites envisagés ont été abandonnés pour les raisons suivantes
– Majorité sexuelle : Il n’y a aucun rite civil à ce jour lié à la majorité sexuelle bien qu’elle existe en droit français. Le Conseil Constitutionnel la définit comme « L’âge à partir duquel un mineur peut valablement consentir à des relations sexuelles (avec ou sans pénétration) avec une personne majeure à condition que cette dernière ne soit pas en position d’autorité à l’égard du mineur ». Elle est cependant ignorée de la très grande majorité des citoyens français, alors qu’au point de vue de la morale, elle est d’une grande importance car de fait, c’est l’âge à partir duquel la personne est responsable de son corps. Après discussion et malgré cette importance morale, les membres du CLUB-ECEF ont décidé de ne pas retenir ce rite potentiel, car cette notion n’avait pas de lien direct avec le vivre ensemble.
– Enterrement civil et Funérailles républicaines : Les funérailles civiles ou républicaines ont ou auraient un rôle de rappel des valeurs dans l’hommage rendu au défunt ou toute autre forme de témoignage, à l’analogue de ce qui est dans les funérailles religieuses. Ce rappel peut valoir transmission pour les descendants, néanmoins l’exemple du défunt pour les vivants en termes de valeurs est souvent subjectif ; les morts ont bien souvent toutes les qualités. Aussi, les membres du CLUB-ECEF ont décidé de ne pas instruire ce rite.
– Service civique : La suspension de la conscription, consécutive à la professionnalisation des armées décidée en 1996, a fait immédiatement débat notamment concernant la capacité républicaine à rassembler que la conscription apportait, grâce, notamment, au brassage social, à l’apprentissage de la vie en communauté et à la lutte contre l’illettrisme. La crise des banlieues à l’automne 2005 a relancé le débat ; la journée d’appel et de préparation à la défense, instituée pour tous les jeunes des deux sexes a semblé insuffisante. Les propositions en faveur d’un service civique vont déboucher en 2010. Début 2015, suite aux événements terribles qui ont touchés notre pays, la question est posée sur la réforme du service civique : le renforcer, revenir à un service national, aller vers un service civil … ? La Documentation Française – La librairie du citoyen – précise à ce sujet : « Au-delà d’une simple nostalgie pour ce « rite républicain », la volonté d’instaurer une nouvelle forme de service national obligatoire, civil ou civique, se veut porteuse des valeurs de la République, susceptible de renforcer la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance nationale. Mais elle se heurte à des difficultés considérables, qu’il s’agisse de ses modalités de mise en œuvre ou des moyens financiers nécessaires, sans parler de l’adhésion de la jeunesse à cette idée ». Devant l’ampleur du chantier ; le CLUB-ECEF a décidé, en 2016, de surseoir sine die à toute réflexion concernant ce rite. En 2020, les choses sont devenues plus claires concernant le service civique, bien que nous ne savons pas encore quel impact aura la création, actuellement en expérimentation, du service national universel sur le service civique ainsi que sur la journée défense et citoyenneté. C’est pourquoi nous avons-nous avons décidé, dans l’immédiat, d’aborder service civique et service national universel dans le cadre du parcours de citoyenneté
Au final, ont été retenus trois rites qui s’imposent à tout citoyen en devenir et trois qui sont au choix de la personne :
Rites citoyens | Rites de passage |
Le Parcours de citoyenneté | Le Parrainage civil ou républicain |
La Remise de la carte électorale | Le Mariage Civil |
La Naturalisation ou accès à la citoyenneté | La création de la famille parentale |
Pour compléter ce justificatif, rappelons que le terme rite porte en lui la notion de conformité à un rituel, un cérémonial porteur et transmetteur des valeurs. C’est pourquoi dans leurs travaux, les membres du CLUB-ECEF se sont concentrés sur les cérémonies liées à ces rites ainsi que sur les origines des règles et recommandations qui y sont attachées et sur les documents préparatoires ou remis lors des cérémonies.
Justificatif du choix des fêtes religieuses
Les fêtes religieuses des trois principales religions monothéistes sont nombreuses. En faire une analyse exhaustive n’était pas la finalité du CLUB-ECEF, aussi, il a retenu 3 critères majeurs pour le choix des fêtes afférentes à chacune des trois religions :
– En premier, retenir les plus importantes selon l’avis de nos experts en religion.
– En second, dans notre souci de toujours privilégier la convergence, retenir celles qui portent une signification ayant, d’une part, un lien fort avec notre ouvrage « République et Religions. Des valeurs communes pour une fraternité partagée » sur la convergence des valeurs, d’autre part, des affinités entre elles pour chacune des religions voire des relations avec les fêtes et journées républicaines.
– En dernier, se limiter à environ 8 fêtes par religion.
Concernant le Judaïsme, 10 fêtes ont été proposées par l’expert en religion. Après réexamen, 9 fêtes subsistent dont deux sont consolidées en une seule fiche et une commémoration importante est écartée. Après présentation et démonstration que l’ensemble proposé répondait aux critères de choix, le CLUB-ECEF a validé la proposition.
Les 9 fêtes retenues qui font l’objet de 8 fiches sont : Shabbat, le jour de repos dans la religion juive, Roch Hachana, qui célèbre la nouvelle année civile, Kippour, ou jour du Grand Pardon, est une fête juive considérée comme la plus sainte de l’année juive, Souccot appelée époque de Réjouissance dans la prière qui rappelle la protection que l’Eternel accorda aux enfants d’Israël, avec laquelle Simha Torah, qui marque la fin du cycle annuel de lecture de la Torah est associée, Hanoucah, la fête des lumières, Pourim, qui commémore les événements relatés dans le Livre d’Esther, Pessah, la Pâques juive et Chavouot où est célébré le don de la Torah sur le Mont Sinaï.
Une commémoration importante n’a pas été retenue bien que proposée. Il s’agit de Tich’a Beav instituée pour pleurer la chute du premier Temple de Jérusalem ; elle commémore ensuite une série de calamités nationales pour le peuple juif, allant de la destruction du second Temple de Jérusalem à l’extermination industrialisée par les nazis, des Juifs lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Concernant le Christianisme, un critère de choix supplémentaire s’ajoute aux 3 premiers : choisir des fêtes communes au catholicisme et au protestantisme. 8 fêtes ont été proposées par les deux experts en religion. Après présentation et démonstration que l’ensemble proposé répondait aux critères de choix, le CLUB-ECEF a validé la proposition.
Les 8 fêtes retenues sont : Noël qui commémore la naissance de Jésus de Nazareth, l’Epiphanie qui célèbre le Messie venu et incarné dans le Monde et recevant la visites des rois mages, les Rameaux qui commémorent à la fois l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem ainsi que la passion du Christ et sa mort sur la croix, le Jeudi-Saint qui commémore l’institution par le Christ de la Cène ou Eucharistie, le Vendredi-Saint qui marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ, Pâques qui commémore la résurrection de Jésus-Christ, l’Ascension qui marque l’élévation au ciel de Jésus-Christ après sa résurrection et la Pentecôte qui commémore la venue du Saint-Esprit sur les apôtres.
Deux fêtes importantes n’ont pas été retenues car non communes au catholicisme et au protestantisme. Ce sont : l’Assomption qui célèbre l’élévation au ciel de la Sainte-Vierge après sa mort et la Toussaint qui est la fête de tous les saints connus et inconnus, pour le catholicisme.
Concernant l’Islam, 2 fêtes et 6 évènements ont été proposés par l’expert en religion qui a rappelé à cette occasion que les contenus des fiches seraient conformes à la doctrine Malikite qui est l’école des musulmans de France. Après présentation et démonstration que l’ensemble proposé répondait aux critères de choix, le CLUB-ECEF a validé la proposition.
Les 2 fêtes retenues sont : Id al-Adha : Aïd el Kebir : Fête de la Célébration du sacrifice d’Abraham et Id a-Fitr : Fête de la fin du jeûne du mois Ramadan
Les 6 évènements retenus sont : 1er Muharram al haram : Emigration (Higra) de Mohammed de la Mecque pour Médine et point de départ du calendrier musulman/Etat musulman ; Achoura (10 Muharram al haram) : Jour où Dieu a sauvé Moïse et son peuple du Pharaon et jour où Noé fut sauvé par le déluge ; Mawlid (12 Rabi’a Al awwal) : Naissance du dernier Messager Mohammed ; Isrâ et Mi’râj (27 Rajab al haram) : Nuit où le dernier Messager voyage miraculeusement à Jérusalem puis à travers les sept cieux pour la rencontre avec Dieu ; Lailat al Qadr : Nuit de la Valeur : La nuit de la révélation du Coran au prophète Mohammed ; Arafa (9 Dhulhijja al haram) : Jour de la grande station à Arafat au grand pèlerinage à la Mecque.
Par ailleurs, un débat s’est engagé concernant le Shabbat (débat étendu aux deux autres religions) : est-ce une fête religieuse ou un rite (ou observance) religieux ? L’argumentaire favorable au rite partait du raisonnement suivant : Yom Kippour est le Shabbat des Shabbat ; le contenu festif du Shabbat peut ainsi être traité en même temps que l’analyse de la fête du Yom Kippour et le Shabbat reconsidéré dans les rites religieux au même titre que le repos dominical pour les chrétiens et le Salât Al-jumu’a (le vendredi) pour les musulmans. Après débat avec les experts religieux du judaïsme, il a été décidé de rattacher le Shabbat uniquement à la rubrique fêtes religieuses.
Au final, ont été retenues huit fêtes par religion.
Judaïsme | Christianisme | Islam |
Shabbat:Jour de repos assigné au septième jour de la semaine juive, le samedi, qui commence dès la tombée de la nuit du vendredi soir. | Noël :Naissance de Jésus de Nazareth | Id al-Adha :Aïd el Kebir: Célébration du sacrifice d’Abraham |
Roch Hachana:Anniversaire de la création de l’homme et Nouvelle année civile | Epiphanie :Hommage des rois mage au Messie venu et incarné dans le Monde | Id a-Fitr :Rupture du jeûne à la fin du mois de Ramadan |
Kippour :Jour du grand pardon. Shabbat des Shabbat | Rameaux :Entrée solennelle de Jésus à Jérusalem et commémoration de la passion du Christ | 1er Muharram al haram : Emigration du prophète Mohammed de La Mecque à Médine et point de départ du calendrier musulman |
Souccot et Simha Torah : Fêtes des cabanes et fin du cycle annuel de lecture de la Torah | Jeudi-Saint :Institution par le Christ de la Cène ou Eucharistie | Achoura (10 Muharram al haram) :Jour où Allah a sauvé Moïse et son peuple du Pharaon et jour où Noé fut sauvé par le déluge |
Hanoucah :Fête de l’inauguration ou fête des lumières | Vendredi-Saint :Jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ | Mawlid (12 Rabl’a al awwal) :Naissance du dernier Messager Mohammed |
Pourim :Délivrance du peuple d’Israël menacé de destruction dans l’empire Perse | Pâques :Résurrection de Jésus-Christ | Isrâ et Mi’râj (27 Rajab al haram) :Voyage nocturne de Mohammed à Jérusalem et rencontre d’Allah |
Pessah :Fête du passage, fête des azymes, fête du printemps. Pâques juives | Ascension :Elévation au ciel de Jésus-Christ après sa résurrection | Lailat al Qadr :Nuit de la valeur ; révélation du Coran au prophète Mohammed |
Chavouot :Don de la Torah au mont Sinaï | Pentecôte :Venue du Saint-Esprit sur les apôtres. Révélation des Evangiles | Arafa (9 Dhulhijja al haram) :Jour de la grande station Arafat au pèlerinage à La Mecque |
Justificatif du choix des rites religieux
Au sein du CLUB-ECEF, nous étions convenus que le rite était porteur de signification, organisé et temporel. Logique à notre démarche, nous avons choisi, parmi les rites religieux de chacune des trois religions monothéistes, trois rites dont la chronologie et le cheminement dans la foi et dans l’appartenance à la communauté religieuse présentent un rapport, un lien métaphorique, avec cinq des six rites républicains que nous avons retenus quant à leur chronologie et leur cheminement dans la citoyenneté et l’appartenance à la communauté nationale. Par ailleurs, nous avons cherché à ce que les trois rites choisis dans chacune des religions abrahamiques soient porteurs de sens dont les finalités présentent une forte analogie entre religions et avec les finalités des rites républicains.
Les cinq rites républicains concernés sont :
– deux pour les rites citoyens : la remise de la carte électorale et le parcours de citoyenneté
– trois pour les rites de passage : le parrainage civil ou républicain, le mariage civil (avec des considérations sur l’âge nubile et la majorité matrimoniale) et la création de la famille parentale (avec la délivrance du livret de famille)
Concernant le parrainage civil ou républicain qui n’est à ce jour encadré par aucune loi, et le passage à la famille parentale qui n’est actuellement pas un rite mais plutôt un processus ; ils constituent néanmoins le premier engagement dans la citoyenneté de l’enfant par l’éducation que lui donneront sa famille et ses proches en s’appuyant sur les textes fondateurs de notre République laïque et démocratique et sur ses valeurs. Dans les trois religions abrahamiques qui nous préoccupent, nous trouvons un sacrement ou une tradition qui permet de faire entrer un enfant dans sa communauté religieuse.
Ainsi, il était aisé de retenir, comme rites religieux, la circoncision pour les garçons et la nomination pour les filles dans le Judaïsme, le baptême dans le christianisme, et al-‘aqiqa dans l’islam à l’occasion d’une nouvelle naissance.
Concernant le mariage civil, il est défini, en France, comme une institution qui permet à deux personnes de s’unir pour vivre en commun et fonder une famille. Les articles 143 et suivants du Code civil régissent le mariage civil qui est la consécration par le droit du couple. Dans les trois religions abrahamiques qui nous préoccupent, nous trouvons un sacrement de l’alliance d’un homme et d’une femme dans le but de former une famille. Ainsi, il est aisé de retenir comme rites religieux, le mariage religieux spécifique à chacune des trois religions ; spécifique car ce sont les dogmes religieux qui organisent le mariage religieux qui n’est pas reconnu par le droit français. En effet, en France depuis 1791, le mariage religieux n’a aucune valeur légale mais est possible pour un couple sous la condition qu’il soit déjà marié civilement ; le code pénal punit sévèrement les ministres du culte, qui de manière habituelle, contreviennent à cette législation
Concernant la remise de la carte électorale et le parcours de citoyenneté, il s’agit là de deux rites qui représentent à ce jour et devraient encore plus représenter à l’avenir deux jalons dans la vie d’un citoyen : le passage du stade adolescent au stade adulte, le passage de citoyen en devenir à citoyen en plein exercice qui va s’approprier les valeurs de la République et s’engager face aux droits et devoirs qui en conséquence lui incombent. Dans les trois religions abrahamiques qui nous préoccupent, nous trouvons des sacrements ou des rites de passage : passage à la puberté, accomplissement et aboutissement, enseignement religieux, maturité religieuse… Ainsi, il est aisé de retenir comme rites religieux : Bar et Bat Mitzvah dans le judaïsme, catéchisme, profession de foi et confirmation dans le christianisme, les chahadatâne et l’enseignement religieux de base pour les enfants et le jeune dans l’islam.
Nous nous sommes interrogés sur l’opportunité de traiter des funérailles religieuses des trois religions qui nous préoccupent. Compte tenu du lien que nous souhaitons privilégier entre les rites républicains et les rites religieux, nous n’avons pas développé cet axe du fait que nous avons décidé de ne pas traiter le rite enterrement civil ou funérailles républicaines (cf. la fiche justifiant le choix des rites républicains)
En conclusion, nous avons choisi d’analyser pour chacune des religions 3 rites religieux positionnés face à 5 rites républicains
Parrainage civil ou républicain | Circoncision et nomination dans le Judaïsme. Baptême dans le christianisme Al-‘aqiqa dans l’islam |
Mariage civil et Création de la famille parentale | Mariage religieux spécifique à chacune des trois religions |
Remise de la carte électorale et Parcours de citoyenneté | Bar et Bat Mitzvah dans le judaïsme Catéchisme, profession de foi et confirmation dans le christianisme Les chahadatâne et l’enseignement religieux de base pour les enfants et le jeune dans l’islam |
Pour compléter ce justificatif, rappelons que le terme rite porte en lui la notion de conformité à un rituel, un cérémonial porteur et transmetteur des valeurs. C’est pourquoi dans leurs travaux, les membres du CLUB-ECEF se sont concentrés sur les cérémonies liées à ces rites ainsi que sur les origines des règles et recommandations qui y sont attachées et sur les documents préparatoires ou remis lors des cérémonies.