Laïcité, on entend, on lit ce mot dans tous les médias, tous les jours et de
multiples fois notamment sur le thème du respect des valeurs de la République. Il est souvent accompagné d’un qualificatif montrant que nombre de ceux qui s’expriment considèrent qu’il ne se suffit pas à lui-même.
Le mot Laïcité est absent des textes fondamentaux de la République (DDHC, Constitutions, Loi de 1905). Le seul vocable présent dans ces textes est l’adjectif « laïque » dans les constitutions de 1946 et 1958 : « La France est une République indivisible,
laïque, démocratique et sociale ». Ces quatre qualificatifs sont explicités, affirmés par les articles de ces textes qui expriment les valeurs correspondantes de la République. Il faut noter que, si les textes des constitutions précédentes et de la DDHC de 1789 ont été proclamés en présence et/ou sous les hospices d’une « entité supérieure » soit l’«Etre suprême » soit «Dieu», les constitutions de 1946 et 1958 le furent exclusivement «par le peuple français».
Ainsi, alors que le vocable « laïcité », substantif, donc exprimant une entité,
pourrait faire penser qu’il s’agit d’un mode de pensée en parallèle, voire en concurrence, avec d’autres mode de pensée comme le sont les religions, le « Caractère laïque de la République » ne le peut : d’une part il s’agit d’un caractère, qui comme tout caractère se traduit en comportement, d’autre part il n’y a pas d’entité supérieure au peuple qui l’a proclamé. Autre conséquence,
toute analyse comparative entre religion et république ne peut pas concerner ce qui est de la relation à l’entité supérieure, Dieu ou autre, la relation verticale ou le cru, elle ne peut concerner que la relation horizontale : à l’autre… au peuple français et à la République qu’il s’est donnée.
C’est pour ces raisons, que le CLUB-ECEF, dès son origine, et, comme il l’a traduit dans son ouvrage « République et Religions, des valeurs communes pour une fraternité partagée », a choisi de traiter du « Caractère laïque de la République française ».
Ce caractère laïque de la République se traduit notamment par : Le fait que l’Etat est neutre au regard des religions, Le fait que l’Etat ne discrimine personne en raison de sa croyance, demande à chacun de faire de même et demande aussi aux employeurs de faire de même, Le fait que l’Etat ne discrimine personne en raison de sa croyance ni pour l’éducation, ni pour la formation professionnelle, ni pour la culture.
En fait l’Etat reconnait chacun quel que soit sa croyance (lui assurant aussi l’exercice de son culte) et donc dans son intégrité et ce pour toutes les natures d’interactions de chacun dans sa vie sociale.
Ainsi par son Caractère laïque, la République donne au citoyen le droit à ne pas être discriminé de par son origine, sa race ou sa religion… il donne au citoyen le devoir de ne pas discriminer l’autre … et par la Fraternité, troisième composante de sa devise, la République donne aussi au citoyen le devoir de contribuer à ce que l’autre ne soit pas discriminé.
On peut donc parler d’un Comportement laïque du citoyen.