Débat décembre 2017 : Points forts et Questions de la salle
Débat décembre 2017 : Points forts et Questions de la salle
Points forts à retenir.
Chacune des religions est fondée sur la révélation de Dieu aux croyants.
La République, issue d’un changement de régime radical, conserve lors de ce changement un caractère de spiritualité sous la forme de « l’Être Suprême ».
Le lien est évident entre les 10 commandements et la Déclaration d’indépendance américaine, dont s’inspire la Déclaration des droits de l’homme et du Citoyen de 1789 puis la déclaration universelle de 1948. La franc-maçonnerie tient à préciser : « Convergence religions et République, peut-être, mais qu’en est-il des territoires perdus de la République » ?
Pour la République, les Constitutions sont des textes de compromis et les lois des garde-fous, qui s’inspirent bien souvent de textes religieux, philosophiques ou juridiques antérieurs.
Pour les religions, les « textes qui éclairent », élaborés par des responsables religieux, résultent toujours d’un compromis. Ainsi le concile Vatican II, terminé en octobre 1962, met en évidence l’origine juive du christianisme ainsi qu’une certaine reconnaissance de l’Islam. Cependant, concernant l’Islam, au-delà des textes qui éclairent (discipline du fiqh) il y a parfois des dérives de lecture de la source : le Coran.
Concernant les rapports entre République et religions, il est souligné les contributions considérables de la Réforme dans le domaine social.
Dès lors que les fondamentaux républicains et religieux résultent de compromis et de l’intelligence s’adressant à la même société, des convergences doivent apparaître.
Malheureusement, en dépit de ces convergences, on constate des faits et actes contre la République et la citoyenneté au nom des religions. Quelle est la part de responsabilité des médias, qui mettent en exergue les troubles et parlent peu de ce qui apaise ?
Il y a consensus des intervenants pour avouer une impuissance face au média, sauf en s’appuyant sur chaque communauté pour diffuser les évolutions positives (par exemple, les médias n’en n’ayant pas parlé, pourquoi les imams n’ont pas plus relayé, vers la communauté musulmane, le contenu de la réunion de Grozny d’août 2016 dénonçant l’intégrisme ?).
C’est à travers l’éducation, tant par les familles que par l’école, qu’il conviendrait d’agir en priorité. Si pour les croyants les religions peuvent « instruire » les familles, c’est le rôle et la responsabilité de l’État, dont l’Education Nationale, d’agir vers la société dans son ensemble.
Si la République est constitutionnellement laïque, ce n’est pas le cas de la société qui devrait être un espace public favorable au débat. C’est sur ce constat que le CLUB-ECEF propose des actions vers les préfectures et les mairies, notamment concernant les rites citoyens porteurs de valeurs, et vers l’Education nationale concernant la laïcité.
Un cas particulier qui mériterait sans doute d’être analysé : dans nos armées les missions de soutien moral et de soutien au commandement sont précisées aux aumôniers par les militaires, avec d’excellents résultats vis-à-vis des valeurs de la République et de la laïcité
Quelques questions de la salle :
Peut-être y a-t-il aussi la difficulté à faire le deuil d’un monde passé, auxquels les extrémismes, tant laïques que religieux, se raccrochent ?
Pourquoi les religions ne passent plus auprès des jeunes ? Dans « les territoires perdus de la République », l’État n’a pas nourri et éduqué ses enfants (référence au tableau de Daumier). Il faut réapprendre aux jeunes à parler aux jeunes, il faut coller à l’évolution de la société.