Instaurer une cérémonie républicaine de rentrée scolaire

RAPPEL HISTORIQUE SUR LES MISSIONS DE L’EDUCATION NATIONALE

L’école a toujours eu deux missions : transmettre des connaissances, former des citoyens. Dans cette continuité de vision, on constate des évolutions dans les termes, les concepts, les contenus.

Jules Ferry, en 1883, dans une lettre aux instituteurs, affirme que l’enseignement moral et civique est placé au premier rang, et il précise notamment : « Il s’agit pour vous de transmettre les principes de la morale… Vous êtes l’auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille ».

En 2018, le Code de l’Éducation affirme « qu’outre la transmission de connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République ».

Ceci est réaffirmé dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture : « L’école a une mission particulière dans la formation de l’élève en tant que personne et futur citoyen. …elle a pour tâche de transmettre aux jeunes les valeurs fondamentales et les principes prescrits dans la Constitution de notre pays ».

On peut noter, à travers ces éléments historiques, une nette évolution dans la continuité :

  • Il apparaît constant que l’école ne se réduit pas à l’enseignement, mais qu’elle a un rôle de formation du citoyen en devenir.
  • Cette formation, centrée à l’origine sur l’enseignement de la morale « naturelle » évolue vers une éducation civique à travers la connaissance et le respect des lois de la République.
  • Si l’école ne se substitue pas aux parents, l’éducation morale ou civique est une coéducation dont la responsabilité et le succès revient et aux enseignants et aux parents.

Cette évolution est en parfaite cohérence avec le caractère laïque de la République et la neutralité de toute administration instituée depuis la loi de 1905 : l’école a le devoir d’enseigner le respect les règles visant à l’harmonie de la société.

TROIS EVOLUTIONS DE LA SOCIETE AU REGARD DE LA COEDUCATION DEPUIS 1970

Depuis cinquante ans, la société française a vécu des transformations considérables, que révèlent les analyses ci-après, tant du point de vue quantitatif que qualitatif, touchant la famille et l’école, et affectant les relations entre parents et enseignants.

Du point de vue quantitatif

Le pourcentage d’une classe d’âge qui obtient le baccalauréat est l’élément le plus caractéristique : il passe de 20% en 1968 à 80% en 2018., mais il s’agit désormais de plusieurs catégories de baccalauréat : général (42%), professionnel (22%), technologique (16%).

Concernant les enseignants

Pour leur perception par les parents, qui sont à leurs côtés les co-éducateurs, et par les élèves qui sont les bénéficiaires de cette coéducation :

  • Des facilités pour devenir enseignant, sont ouvertes depuis 1980 aux mères de famille, puis étendues en 2012 aux pères de famille, pour celles ou ceux ayant élevé, ou élevant trois enfants. Cette disposition, estimée nécessaire au regard du besoin de recrutement, a pour effet de banaliser la perception de la profession d’enseignant.
  • Depuis plusieurs décennies, la décision du conseil de classe concernant le redoublement d’un élève ne devient effective qu’après l’accord des parents. Cette disposition met en cause l’autorité de l’enseignant tant au regard des parents que de l’élève.

Concernant les parents

L’évolution de la structure de la famille parentale de 1970 à nos jours (division par deux du nombre de mariages civils, développement des PACS et des unions libres) et la multiplication des séparations (quel qu’en soit la cause : divorce, rupture de PACS et d’union libres) ont pour conséquences :

  • Que seule une minorité des parents, les couples mariés civilement, a reçu lors d’une cérémonie le message de leur responsabilité dans l’éducation de leurs enfants,
  • Qu’aujourd’hui, un enfant sur deux verra dans la période où il est mineur, un parent s’éloigner de lui,
  • Que le pourcentage de familles monoparentales atteint désormais 25%.

Il en résulte un affaiblissement de la coéducation effective enseignants/parents notamment vers la citoyenneté, même si des initiatives sont prises dans l’éducation nationale ou privée sous contrat pour y remédier.

La proposition ci-dessous de CLUB-ECEF ambitionne d’y contribuer.

INSTAURER UNE CEREMONIE REPUBLICAINE DE RENTREE SCOLAIRE en complémentarité des dispositions de l’Éducation nationale 

Ses objectifs :

  • Rappeler aux parents et aux enseignants que le succès des élèves repose sur la coéducation par les enseignants et les parents, ce qui suppose respect et reconnaissance mutuelle entre ces deux acteurs.
  • Souligner que la communauté des élèves est de fait une « petite France » dans laquelle se côtoient des Français et quelques étrangers, chacun avec son patrimoine propre d’origine, de culture, de religions ou non… destinés à faire société ensemble et pour les Français à progresser dans la citoyenneté,
  • Rappeler que depuis 1946 la constitution précise : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant… à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public, gratuit et laïque…est un devoir de l’État »
  • Pour le Primaire : montrer la volonté forte et le courage que doivent avoir, dans certains pays, les enfants et les parents, pour accéder à l’éducation, et en France, montrer la même volonté des enfants et des parents dans des conditions spécifiques notamment de handicap.
  • Pour le secondaire : présenter l’économie de l’éducation en soulignant combien tout citoyen français participe à cette éducation gratuite par ses propres impôts
  • Rappeler par des témoignages combien la réussite en éducation peut changer la vie.

Son organisation :

  • Elle se tiendrait en début d’année scolaire en s’appuyant sur la date de la « Journée internationale de l’alphabétisation », instituée par l’ONU, à savoir le 8 septembre,
  • Elle concernerait les classes des cycles 3 et 4 définis par l’Éducation Nationale, à savoir CM1, CM2 et 6ème pour le cycle 3, 5ème, 4ème et 3ème pour le cycle 4.
  • Elle se ferait par rassemblements des classes d’un niveau donné d’un établissement.
  • Elle impliquerait les élèves, les enseignants avec la direction de l’établissement, les parents d’élèves et des représentants des collectivités territoriales concernées : mairie, département…

En cohérence et complémentarité avec l’Enseignement Moral et Civique (EMC), qui a trois finalités (respecter autrui, acquérir et partager les valeurs la République, construire une culture civique), il s’agirait aussi de définir les travaux et actions qui se dérouleraient durant l’année scolaire, et qui feraient l’objet d’un cahier de recensement, sur des valeurs de la République avec pour objectif :

  • Celui de l’exigence de citoyenneté (auquel l’EMC s’attache par l’acquisition des valeurs de la République) qui traite de la relation de chacun avec la République, tel le droit à ne pas être discriminé,
  • Celui de l’exigence du caractère laïque, qui traite de la relation avec l’autre, tel le devoir de ne pas discriminer l’autre,
  • Celui de l’exigence de fraternité, tel le devoir d’empêcher que l’autre soit discriminé.

Pour cela, durant la cérémonie, il s’agirait d’exposer une ou deux valeurs du vivre ensemble de la République et d’indiquer que les religions portent ces valeurs dans leurs textes fondamentaux avec leurs contextualisations, ce qui pourrait être suivi d’un concours d’art visuel illustrant ces valeurs.

En cohérence et en complémentarité avec l’instauration en 2016 par l’Éducation Nationale de la cérémonie républicaine de remise du diplôme national du brevet et du certificat de formation générale, acquis en fin de 3ème, il est proposé que, en 6ème, toutes les classes de ce niveau au sein de l’établissement se donnent un nom de promotion. Ce nom devrait être celui d’une personne ou d’un événement choisi au cours de l’année de 6ème par le collectif des élèves, des parents et des enseignants. Ainsi la cérémonie de remise du diplôme national du brevet ou certificat, située après la fin de la classe de 3ème, marquerait également la clôture de cette promotion avec son bilan, notamment au regard des actions recensées.

Et pour conclure par une plus grande fraternité

Pour les deux dernières années de chaque cycle, il est proposé que se créent des synergies avec une promotion de même classe d’un autre établissement de caractéristique différente.

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INSTAURER UNE CEREMONIE REPUBLICAINE DE RENTREE SCOLAIRE

RAPPEL HISTORIQUE SUR LES MISSIONS DE L’EDUCATION NATIONALE

L’école a toujours eu deux missions : transmettre des connaissances, former des citoyens. Dans cette continuité de vision, on constate des évolutions dans les termes, les concepts, les contenus.

Jules Ferry, en 1883, dans une lettre aux instituteurs, affirme que l’enseignement moral et civique est placé au premier rang, et il précise notamment : « Il s’agit pour vous de transmettre les principes de la morale… Vous êtes l’auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille ».

En 2018, le Code de l’Éducation affirme « qu’outre la transmission de connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République ».

Ceci est réaffirmé dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture : « L’école a une mission particulière dans la formation de l’élève en tant que personne et futur citoyen. …elle a pour tâche de transmettre aux jeunes les valeurs fondamentales et les principes prescrits dans la Constitution de notre pays ».

On peut noter, à travers ces éléments historiques, une nette évolution dans la continuité :

  • Il apparaît constant que l’école ne se réduit pas à l’enseignement, mais qu’elle a un rôle de formation du citoyen en devenir.
  • Cette formation, centrée à l’origine sur l’enseignement de la morale « naturelle » évolue vers une éducation civique à travers la connaissance et le respect des lois de la République.
  • Si l’école ne se substitue pas aux parents, l’éducation morale ou civique est une coéducation dont la responsabilité et le succès revient et aux enseignants et aux parents.

Cette évolution est en parfaite cohérence avec le caractère laïque de la République et la neutralité de toute administration instituée depuis la loi de 1905 : l’école a le devoir d’enseigner le respect les règles visant à l’harmonie de la société.

TROIS EVOLUTIONS DE LA SOCIETE AU REGARD DE LA COEDUCATION DEPUIS 1970

Depuis cinquante ans, la société française a vécu des transformations considérables, que révèlent les analyses ci-après, tant du point de vue quantitatif que qualitatif, touchant la famille et l’école, et affectant les relations entre parents et enseignants.

Du point de vue quantitatif

Le pourcentage d’une classe d’âge qui obtient le baccalauréat est l’élément le plus caractéristique : il passe de 20% en 1968 à 80% en 2018., mais il s’agit désormais de plusieurs catégories de baccalauréat : général (42%), professionnel (22%), technologique (16%).

Concernant les enseignants

Pour leur perception par les parents, qui sont à leurs côtés les co-éducateurs, et par les élèves qui sont les bénéficiaires de cette coéducation :

  • Des facilités pour devenir enseignant, sont ouvertes depuis 1980 aux mères de famille, puis étendues en 2012 aux pères de famille, pour celles ou ceux ayant élevé, ou élevant trois enfants. Cette disposition, estimée nécessaire au regard du besoin de recrutement, a pour effet de banaliser la perception de la profession d’enseignant.
  • Depuis plusieurs décennies, la décision du conseil de classe concernant le redoublement d’un élève ne devient effective qu’après l’accord des parents. Cette disposition met en cause l’autorité de l’enseignant tant au regard des parents que de l’élève.

Concernant les parents

L’évolution de la structure de la famille parentale de 1970 à nos jours (division par deux du nombre de mariages civils, développement des PACS et des unions libres) et la multiplication des séparations (quel qu’en soit la cause : divorce, rupture de PACS et d’union libres) ont pour conséquences :

  • Que seule une minorité des parents, les couples mariés civilement, a reçu lors d’une cérémonie le message de leur responsabilité dans l’éducation de leurs enfants,
  • Qu’aujourd’hui, un enfant sur deux verra dans la période où il est mineur, un parent s’éloigner de lui,
  • Que le pourcentage de familles monoparentales atteint désormais 25%.

Il en résulte un affaiblissement de la coéducation effective enseignants/parents notamment vers la citoyenneté, même si des initiatives sont prises dans l’éducation nationale ou privée sous contrat pour y remédier.

La proposition ci-dessous de CLUB-ECEF ambitionne d’y contribuer.

INSTAURER UNE CEREMONIE REPUBLICAINE DE RENTREE SCOLAIRE en complémentarité des dispositions de l’Éducation nationale 

Ses objectifs :

  • Rappeler aux parents et aux enseignants que le succès des élèves repose sur la coéducation par les enseignants et les parents, ce qui suppose respect et reconnaissance mutuelle entre ces deux acteurs.
  • Souligner que la communauté des élèves est de fait une « petite France » dans laquelle se côtoient des Français et quelques étrangers, chacun avec son patrimoine propre d’origine, de culture, de religions ou non… destinés à faire société ensemble et pour les Français à progresser dans la citoyenneté,
  • Rappeler que depuis 1946 la constitution précise : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant… à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public, gratuit et laïque…est un devoir de l’État »
  • Pour le Primaire : montrer la volonté forte et le courage que doivent avoir, dans certains pays, les enfants et les parents, pour accéder à l’éducation, et en France, montrer la même volonté des enfants et des parents dans des conditions spécifiques notamment de handicap.
  • Pour le secondaire : présenter l’économie de l’éducation en soulignant combien tout citoyen français participe à cette éducation gratuite par ses propres impôts
  • Rappeler par des témoignages combien la réussite en éducation peut changer la vie.

Son organisation :

  • Elle se tiendrait en début d’année scolaire en s’appuyant sur la date de la « Journée internationale de l’alphabétisation », instituée par l’ONU, à savoir le 8 septembre,
  • Elle concernerait les classes des cycles 3 et 4 définis par l’Éducation Nationale, à savoir CM1, CM2 et 6ème pour le cycle 3, 5ème, 4ème et 3ème pour le cycle 4.
  • Elle se ferait par rassemblements des classes d’un niveau donné d’un établissement.
  • Elle impliquerait les élèves, les enseignants avec la direction de l’établissement, les parents d’élèves et des représentants des collectivités territoriales concernées : mairie, département…

En cohérence et complémentarité avec l’Enseignement Moral et Civique (EMC), qui a trois finalités (respecter autrui, acquérir et partager les valeurs la République, construire une culture civique), il s’agirait aussi de définir les travaux et actions qui se dérouleraient durant l’année scolaire, et qui feraient l’objet d’un cahier de recensement, sur des valeurs de la République avec pour objectif :

  • Celui de l’exigence de citoyenneté (auquel l’EMC s’attache par l’acquisition des valeurs de la République) qui traite de la relation de chacun avec la République, tel le droit à ne pas être discriminé,
  • Celui de l’exigence du caractère laïque, qui traite de la relation avec l’autre, tel le devoir de ne pas discriminer l’autre,
  • Celui de l’exigence de fraternité, tel le devoir d’empêcher que l’autre soit discriminé.

Pour cela, durant la cérémonie, il s’agirait d’exposer une ou deux valeurs du vivre ensemble de la République et d’indiquer que les religions portent ces valeurs dans leurs textes fondamentaux avec leurs contextualisations, ce qui pourrait être suivi d’un concours d’art visuel illustrant ces valeurs.

En cohérence et en complémentarité avec l’instauration en 2016 par l’Éducation Nationale de la cérémonie républicaine de remise du diplôme national du brevet et du certificat de formation générale, acquis en fin de 3ème, il est proposé que, en 6ème, toutes les classes de ce niveau au sein de l’établissement se donnent un nom de promotion. Ce nom devrait être celui d’une personne ou d’un événement choisi au cours de l’année de 6ème par le collectif des élèves, des parents et des enseignants. Ainsi la cérémonie de remise du diplôme national du brevet ou certificat, située après la fin de la classe de 3ème, marquerait également la clôture de cette promotion avec son bilan, notamment au regard des actions recensées.

Et pour conclure par une plus grande fraternité

Pour les deux dernières années de chaque cycle, il est proposé que se créent des synergies avec une promotion de même classe d’un autre établissement de caractéristique différente.